Stage 1 : Réglages de votre Appareil
#1
L’APPAREIL PHOTO
Mis à part quelques détails de structure qui diffèrent suivant leurs types, les appareils photos actuels fonctionnent sur un même principe et se composent des éléments de base suivants :
Lors du déclenchement, le miroir se lève, et l’obturateur s’ouvre afin de laisser passer la lumière (l’image) vers le film argentique ou le capteur numérique. La quantité de lumière entrante est déterminée par le temps durant lequel l’obturateur va rester ouvert et par la taille de l’ouverture du diaphragme. A la fin de l’exposition, l’obturateur reprend sa position fermée initiale.
#2
LES FORMATS D’IMAGE
Le format d’image est le type de fichier sous lequel est enregistrée la photographie.
Les différents formats d’image utilisés par l’appareil photo numérique sont présentés ici et leur utilisation dépend grandement de la situation à photographier et de l’utilisation future des images:
JPG
Format le plus couramment utilisé, il est universellement lisible et produit une image légère MAIS il y a un risque de détérioration et de perte de données si la qualité JPEG sélectionnée est trop faible (voir exemple ci-dessous).
Cette image est transmissible facilement par les moyens de communication usuels (emails, Facebook, Flickr, …) et est prêt à l’impression. C’est le format idéal pour optimiser le nombre de photos à placer sur une carte mémoire (voir tableau ci-dessous). L’optimisation de l’image est faisable via les menus de l’appareil afin d’ajuster la saturation des couleurs, le contraste rendu ou de passer l’image en noir et blanc.
RAW
Ce format – dit brut – est le plus utilisé par les photographes professionnels car il permet une retouche profonde de l’exposition et de la colorimétrie. Les images dans ce format prennent une place importante sur la carte mémoire.
Il est plus judicieux de choisir ce format lorsque les conditions d’exposition sont difficiles comme par exemple en cas de scène fort contrastée, de contre-jour, de ciel très nuageux ou blanc ainsi que lorsque la balance des blancs est difficile à régler (voir chapitre suivant).
Chaque fabricant d’appareil propose son propre format RAW. Les fichiers électroniques seront dénommés .ARW chez Sony, .NEF chez Nikon, .CR2 chez Canon, …
Les appareils proposent en général l’option RAW + JPEG. Celle-ci est avantageuse pour éviter de choisir le mauvais format d’image ; malheureusement !
#3
LA BALANCE DES BLANCS
La balance des blancs permet de corriger une dominante de couleur due à la caractéristique de couleur de la lumière ambiante
Un élément blanc peut avoir plusieurs teintes en fonction de l’éclairage ambiant (soleil, lumière halogène, ash, etc.). La balance des blancs permet de définir la colorimétrie, orienter l’interprétation du capteur en fonction de la nature de la lumière ambiante, et ainsi prévenir les dominantes de couleur sur votre image.
A noter que celle-ci peut-être modifiée aisément à posteriori lorsque l’appareil fonctionne en format de prise de vue RAW.
Il est alors conseillé de laisser ce réglage en mode “balance des blancs automatique”, celui-ci étant relativement correct dans des conditions classiques de lumière.
Il est possible d’utiliser un repère (feuille blanche, carton gris neutre) et de le photographier. Ce repère servira de référence pour les photos suivantes prises dans les mêmes conditions de lumière.
La notion des températures de couleur
#4
L’HISTOGRAMME
Les histogrammes permettent de contrôler sur l’instant la qualité de l’exposition d’une photo, le contraste et la richesse des détails.
Principe
Un des grands avantages de la photo numérique réside dans la possibilité d’avoir un contrôle immédiat de ses prises de vue.
#5
INTERPRÉTATION DE L’HISTOGRAMME
Il n’y a pas de courbe idéale puisque les sujets et les conditions d’exposition varient énormément.
Par contre, l’examen de l’histogramme renseigne sur le contraste, la richesse des détails, et la qualité de l’exposition à l’intérieur d’une image.
La qualité de l’exposition sera marquée par une courbe qui se situera entre les deux bornes gauche et droite de l’histogramme sans toucher les côtés (voir ci-dessous).
Le contraste est défini par la distance entre les zones sombres et les zones claires d’une image; une image est bien contrastée si elle contient des zones de noir profond et de blanc intense.
En terme d’histogramme, cela se traduit par une courbe qui atteint aussi bien la gauche (noir) que la droite (blanc) sans buter sur ces extrémités, dans ce cas on parlera d’une sous-exposition ou d’une sur-exposition.
Une image fortement contrastée sera indiquée par un histogramme en « U » montrant une grande surface de l’image en tons sombres et en tons clairs avec peu de tons moyens.
Un manque de définition des détails au sein des zones sombres ou claires sera reflété par une abondance de tons sombres ou clairs ; la courbe sera étroite et aura un aspect compressé.
Les exemples suivants illustrent les aspects définis ci-dessus.
Exposition optimale
L’histogramme devrait ressembler à cela si beaucoup de détails sont souhaités pour un contraste maximum. La courbe va du noir au blanc sans toucher les côtés. L’histogramme contient toutes les informations disponibles.
Le maximum au milieu des tons moyens n’est pas nécessaire et dépend du cas particulier à photographier, tel montré sur cet exemple où le maximum se trouve du côté gauche des tons moyens.
Sous-Exposition
La courbe ne va pas du noir au blanc, ce qui implique un faible contraste. De plus la courbe est en butée – ou compressée – sur le côté de l’histogramme dans les ombres, ce qui signifie que peu de détails pourront être trouvés dans les ombres.
Sur-Exposition
Le blanc est très présent dans cette image qui manque de noir pour avoir un contraste satisfaisant. La courbe bute sur le côté de l’histogramme dans les hautes lumières.
L’image est surexposée et ne donnera que peu de détails dans les hautes lumières.
Faible contraste
Cette photographie est bien exposée puisque la courbe de l’histogramme ne se trouve en butée ni dans les noirs ni dans les hautes lumières.
En revanche, le contraste est faible puisque ni le noir ni le blanc ne sont présents.
Fort contraste
Les tons clairs et les tons sombres sont largement représentés. Peu de valeurs au centre: l’image est très contrastée.
#6
LES HISTOGRAMMES EN PRATIQUE
Dans la plupart des cas rencontrés par le photographe, l’histogramme aura un profil en dents de scie.
Ainsi, à première vue, ils ne semblent pas correspondre avec les exemples vus ci-dessus. Cela dit, les courbes idéales présentent parfaitement les grands principes de l’histogramme. Avec un peu d’expérience, il sera possible de tirer les bonnes conclusions de distributions tonales de cas réels pouvant ressembler à ceux montrés dans la section suivante.
La compréhension de l’histogramme est un grand atout afin de pouvoir ensuite maîtriser l’outil de correction d’exposition.
#7
LA CORRECTION D’EXPOSITION
La correction d’exposition permet d’ajuster la qualité de l’exposition proposée par l’appareil photo, soit en sous-exposant ou en sur-exposant une scène trop claire ou trop sombre, et ce respectivement en mode automatique (AV et TV chez Canon A et S chez Nikon).
Cet outil est représenté par l’icône suivante sur les boitiers réflexes, et permet d’ajuster l’exposition proposée par l’appareil photo.
Ce bouton, une fois pressé et associé à un mouvement d’une molette du boitier, permet de sous-exposer ou de sur-exposer en fonction du résultat désiré.
L’histogramme permet de juger de la valeur de correction d’exposition à apporter à l’exposition. Attention à ne pas oublier de remettre ce réglage en position neutre afin d’éviter les mauvaises surprises lors de la prochaine session photo.
L’appareil photo propose ici une exposition qui n’offre que peu de détails dans les hautes lumières. Les nuages notamment sont peu définis et l’impression générale est une image sans beaucoup de contraste.
La correction d’exposition utilisée avec une valeur de -1 “étire” les hautes
lumières de l’histogramme.
Dans le cas présent, l’histogramme montre un manque de tons clairs : les hautes lumières sont absentes. Par conséquent l’image est peu contrastée et manque de détails dans les ombres avec un pic étroit qui correspond à la zone des ombres.
La correction d’exposition à +1 a permis de trouver des détails dans les ombres (on remarque que la partie de l’histogramme correspondant aux ombres s’est étirée). Les hautes lumières sont plus présentes et la scène a gagné en contraste. Une correction d’exposition à +1,3 pourrait permettre de couvrir la dernière zone vide de l’histogramme au niveau des hautes lumières.
Les sujets sombres ou clairs nécessitent souvent l’utilisation de la correction d’exposition puisque la tendance de l’appareil photo lors de la mesure de lumière est de proposer une exposition “moyenne” donnant des tons moyens.
Sur l’exemple suivant d’un mur blanc, l’appareil est trompé et rend le mur gris, ce qui se retranscrit sur l’histogramme. Un ajustement à +2 permet de corriger cela, le mur apparaissant effectivement blanc.
#8
LA SENSIBILITÉ / LES “ISO”
La sensibilité du capteur numérique est exprimée en valeur ISO. Plus cette valeur augmente plus le capteur est sensible à la lumière et permet les prises de vue en conditions de basse lumière. Cette augmentation dans les ISO s’accompagne de l’apparition de bruit numérique qui provoque une dégradation de la qualité de l’image (voir exemple ci-dessous). Le capteur “voit” des signaux lumineux inexistants appelés artefacts. Ils sont de deux sortes : soit sur la luminance (voir exemple avec l’apparition de pixels sombres et clairs) soit sur la couleur (des pixels rouges et bleus apparaissent).
#9
LES SITUATIONS QUI
PROVOQUENT DU BRUIT
- L’augmentation de la sensibilité ISO provoque une altération de l’image que l’on appelle du “bruit”
- Scène en basse lumière
- De nuit dans le cas d’une longue exposition
Comment réduire le bruit de vos photos ?
- Photographiez à la sensibilité la plus basse possible
- Utilisez un filtre de réduction du bruit lors de la retouche image sur Photoshop/Lightroom
Le triangle d’exposition (introduction)
Le triangle d’exposition est composé de trois paramètres – ouverture, vitesse et sensibilité – permettant à l’appareil d’exposer une photo.
Une bonne exposition est obtenue en combinant une sensibilité (ISO) à une ouverture du diaphragme et un temps de pose (ou vitesse d’obturation).
Une même exposition peut être obtenue par plusieurs combinaisons de ces trois paramètres. L’exposition sera identique mais le rendu de l’image sera différent.
Les modes de priorités ouverture, priorité vitesse et manuel seront abordés au cours des ateliers 2,3 et 4 respectivement.
MODES :
Selon le fabricant, les noms varient. A pour Nikon. Av pour Canon. (1)
Selon le fabricant, les noms varient. S pour Nikon, Tv pour Canon. (2)
En mode P la sensibilité est choisie par le photographe
En mode A ou Av (1). la sensibilité et l’ouverture sont choisies par le photographe
En mode S ou Tv (2), la sensibilité et la vitesse d’obturation sont choisies par le photographe
En mode M, le photographe choisi chacun des trois paramètres
#10
LE MODE P
Le mode P est le premier des modes qui permettent au photographe de gagner le contrôle des paramètres d’exposition.
C’est un mode automatique amélioré qui permet de débloquer l’accès à certains réglages et notamment la sensibilité que le photographe pourra alors régler lui-même.
L ’ouverture et la vitesse seront toujours déterminées par l’appareil, mais l’utilisateur pourra cependant ajuster ce couple ouverture/vitesse grâce à une molette du boitier.
Positionnez le sélecteur de mode d’exposition sur P.
Tournez la molette vers la droite pour de grandes ouvertures (petites valeurs) qui rendent flous les détails de l’arrière-plan ou des vitesses d’obturation rapides qui « figent » le mouvement.
Tournez la molette vers la gauche pour de petites ouvertures (valeurs élevées) qui augmentent la profondeur de champ ou des vitesses d’obturation lentes qui rendent le mouvement flou.
Toutes les combinaisons produisent la même exposition. Tant que le décalage du programme est effectif, un indicateur de décalage du programme est visible dans le viseur.
Voici ce que le mode P vous donne la liberté de faire :
- Activer ou désactiver votre flash : même si votre nouveau reflex numérique est intelligent, il ne devine pas toujours l’effet que vous recherchez. Le mode P vous permet de décider si le flash est nécessaire pour votre prise de vue.
- Contrôler la sensibilité de votre appareil photo à la lumière : lorsque vous avez besoin d’une vitesse d’obturation faible pour éviter une image floue, mais que vous ne disposez pas de suffisamment de lumière, le mode P vous permet de régler la sensibilité ISO pour obtenir le bon équilibre.
- Affiner l’exposition : la compensation d’exposition du mode P vous permet d’ajuster rapidement et progressivement l’exposition calculée de l’appareil photo. Si la luminosité ne correspond pas à ce que vous recherchez, vous pouvez effectuer un réglage simple à la volée.
- Régler la balance des blancs : si votre appareil photo ne parvient pas à obtenir la bonne balance des blancs, le mode P vous permet d’effectuer des réglages précis.