LES
FORMATS D’IMAGE
Les différents formats d’une photographie imposent des rythmes de lecture différents, et ceci s’explique par le sens dans lequel nous lisons une image : il se fait de gauche à droite et de haut en bas. Ce sens de lecture est universel, et chaque être humain parcourra une photographie de cette manière.
De ce fait, sur ces différents formats, notre regard glisse de manières différentes :
- Le format « paysage » se lit plus calmement, en longueur.
- Le format « portrait » se lit de manière plus agitée et étriquée, nos yeux « ricochent ».
- Le format (ou « ratio ») carré est plus monotone, constant et doux dans sa lecture.
On accorde souvent à ce fomat une certaine préciosité.


LA RÈGLE DES TIERS
Cette méthode de composition consiste à placer les éléments importants de l’image sur les lignes verticales et/ou horizontales qui coupent l’image aux tiers, voire à leurs intersections (les points forts de l’image).
Contrairement à la composition centrée, la règle des tiers propose une structure de l’image plus harmonieuse et plus dynamique.
À noter que de nombreux appareils photo permettent d’afficher un quadrillage de ligne, divisant l’image en tiers verticaux en horizontaux, afin d’aider le photographe dans l’application de cette règle.
D’AUTRES TYPES DE COMPOSITIONS
LE PLACEMENT
DU SUJET
Dans le cadre photographique, le positionnement du sujet déterminera son statut dans l’image :
- Placer le sujet au centre lui donnera une grande importance.
- Placer le sujet au tiers de l’image lui donnera un rôle secondaire et esthétique.
- Réaliser un plan rapproché/serré sur le sujet, concentrera incontestablement l’attention sur ce dernier.
L’environnement, qu’il soit plus ou moins saturé/complexe, contribuera à fondre le sujet dans le décor ou à le mettre en valeur.
Une vue large et saturée, sans mise en valeur d’un sujet.
Une vue saturée, avec mise en valeur du sujet, positionné au premier plan de l’image.
Une vue dépouillée, avec un sujet au tiers du cadre.
La composition est d’avantage axée sur
l’esthétique de l’image.
Une vue large et dépouillée, avec mise en valeur d’un sujet, positionné de manière centrale.
Une vue serrée ; le sujet est unique et concentre toute l’attention.
LES LIGNES DE FORCE
Au premier degré, les lignes de force sont la géométrie intérieur d’une image, sa structure.
Implicitement, elles génèrent différentes impressions auprès du lecteur de l’image.
Une photographie dans laquelle :
- Les lignes horizontales prédominent, inspirera calme et stabilité
- Les lignes obliques prédominent, inspirera dynamisme et instabilité
- Les lignes incurvées prédominent, inspirera douceur et apaisement
Également, les lignes convergentes vers un point de fuite aideront à créer la profondeur. Si ces lignes sont ponctuées d’éléments à répétition, la sensation de profondeur sera d’autant plus grande.
Les cadres présents dans l’environnement peuvent aider à focaliser l’attention sur un sujet (le cadre d’une fenêtre, l’entrebâillement d’une porte, etc…)
Ces lignes peuvent être suggérées ; la trajectoire d’un avion, ou la confrontation de deux regards, dessinera implicitement ces lignes.
Les lignes de forces sont horizontales.
Impression de stabilité et de calme.
Les lignes de forces sont obliques.
Impression d’instabilité et de dynamisme.
Les lignes de forces sont courbes.
Impression de douceur et de volupté.
Les lignes de forces convergent en un point de fuite. Impression de profondeur.
La ligne de force oblique est implicite ; celle de la trajectoire ou du regard.
LA LUMIÈRE ET
LA COULEUR
La couleur, la lumière, et ses différents jeux permettront de mettre en exergue le sujet ou de sublimer la scène. Comme par exemple :
Le clair-obscur, qui consiste en un manichéisme du contraste ; le plus souvent, il s’agit d’un sujet lumineux mis en évidence dans un environnement très sombre.
Les couleurs chaudes (rouge, jaune, magenta,…) qui se détachent d’avantage par rapport aux couleurs froides.
Les reflets pour abstraire l’image, ou ajouter subtilement un élément dans la composition.
DERNIÈRES PETITES ASTUCES
Fermer l’image afin de concentrer l’attention sur le sujet. Cette astuce peut-être réalisée grâce à un premier plan imposant et très proche du photographe.
Une profondeur de champ réduite sur le sujet permettra de le mettre en exergue par rapport à son environnement.
Graphiser son image, la réduire à un ensemble de formes. Cette astuce permettra de décontextualiser le sujet et de lui conférer une beauté «minimale».
QUELQUES INSPIRATIONS
– Lee Friedlander (1934) : Un grand photographe américain dont l’oeuvre se concentre essentiellement sur la vue urbaine, et la photographie de rue. La composition de ses images est très audacieuse, et à contre-pied d’une composition «académique».
– Edward Weston (1886 – 1958) : Grand maître de la nature morte, il a également photographié les paysages du sud-ouest américain. Le clair-obscur et les lignes courbes sont les deux principaux traits esthétiques de sa photographie.
– Bernd et Hilla Becher (nés dans les années 1930) : Le travail photographique des Becher porte sur les bâtiments industriels. Ce bâtit fût photographié par le couple selon un protocole extrêmement rigoureux (vue frontale, centrage du sujet, lumière neutre, etc…).
– Henri Cartier-Bresson (1908 – 2004) : Photographe incontournable pour la précision et le graphisme de ses compositions, il s’est surtout illustré dans la photographie de rue. Bresson prônait une composition selon le nombre d’or (1,618), selon lui, plus harmonieuse.
– Saul Leiter (1923 – 2013) : Un des premiers photographes à oser la couleur (dans les années 1950). La composition de Leiter se caractérise par une mise en avant des couleurs chaudes (essentiellement le rouge), l’utilisation de reflets, et des plans étriqués.